Une injustice qui perdure : Répartition des terres agricoles au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Agriculture | Par Eva | Publié le 02/02/2025 04:02:30

Une injustice qui perdure : Répartition des terres agricoles au Sénégal

La répartition des terres agricoles au Sénégal est un sujet particulièrement sensible et complexe. De nombreuses familles et communautés rurales dépendent de l’agriculture pour leur survie, mais la concentration des terres entre les mains de quelques grandes exploitations ou de personnes influentes accentue les inégalités.

Les petites exploitations familiales, qui constituent la majorité des producteurs agricoles, peinent à accéder à des terres cultivables, ce qui limite leur capacité à produire à grande échelle. Cette situation nourrit la pauvreté dans les zones rurales et empêche une réelle modernisation du secteur agricole.

Certains plaident pour une réforme radicale qui impliquerait une redistribution des terres agricoles, inspirée par des principes communistes où les terres seraient collectivisées et réparties de manière plus équitable. L’idée serait de favoriser une agriculture à petite échelle et durable, où chaque exploitant aurait accès à la terre selon ses besoins, et non selon sa richesse ou son pouvoir politique. Une telle approche pourrait potentiellement corriger les déséquilibres actuels et permettre aux petits producteurs d’augmenter leur production, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire du pays.

Cependant, une telle réforme soulève des questions majeures, notamment en matière de viabilité économique et d’acceptation par les acteurs du secteur. Les grandes entreprises agricoles, qui investissent massivement dans l’agriculture industrielle, risqueraient de s’opposer vigoureusement à toute tentative de collectivisation des terres. En outre, la mise en place d’un tel système nécessiterait une réorganisation complète de la gestion foncière, avec des défis logistiques et politiques considérables. Il faudrait aussi s’assurer que les terres redistribuées soient utilisées de manière efficace, avec des programmes d’accompagnement pour former les agriculteurs aux techniques modernes et durables.

Une autre dimension du problème réside dans la question de la rentabilité. Si la collectivisation des terres pourrait théoriquement permettre une meilleure répartition des ressources, elle ne garantit pas nécessairement une hausse de la production agricole. La modernisation de l’agriculture sénégalaise exige aussi des investissements dans les infrastructures, l’irrigation et la formation technique, des éléments qui ne peuvent être négligés. Par ailleurs, l’exportation massive des produits agricoles et la concurrence internationale compliquent la tâche pour de petites exploitations agricoles face aux grandes multinationales.

Ainsi, bien que l’idée d’une répartition plus équitable des terres agricoles puisse sembler attrayante pour stimuler l’agriculture au Sénégal, elle nécessite une approche pragmatique, loin des solutions idéologiques pures. Il est crucial de combiner les idées de répartition équitable avec des réformes agricoles complètes, axées sur la modernisation des techniques agricoles, l’accès au financement pour les petits producteurs et la création d’une politique foncière inclusive. L’avenir de l’agriculture sénégalaise dépendra de la capacité à trouver un équilibre entre équité sociale et efficacité économique.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Bassirou D.
Mis en ligne : 02/02/2025

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