Copacabana est un mot amérindien signifiant « vue sur le lac ». Pourtant, à Rio, c’est bien l’océan Atlantique qui s’étale à perte de vue. Alors, d’où vient cette étrange discordance ?
L’histoire commence loin des côtes brésiliennes, en Bolivie, sur les rives du lac Titicaca. C’est là que naît le premier Copacabana, une ville andine empreinte de spiritualité. Au XVIe siècle, un descendant d’empereur inca, Tota Yupanki, converti par les missionnaires espagnols, aurait eu une vision mariale.
Selon la légende, la Vierge lui serait apparue à la surface du lac et lui aurait demandé de sculpter une effigie d’elle, familière aux peuples des Andes. Bien qu’il ne fût ni sculpteur ni particulièrement habile, il accomplit ce miracle : une statue de la Vierge noire, « Notre-Dame de Copacabana », voit le jour et est placée dans une basilique. Rapidement, cette icône devient un objet de vénération, dotée de pouvoirs de guérison et de protection, attirant des pèlerins de toute l’Amérique latine.
Comme beaucoup de symboles religieux, la Vierge de Copacabana ne tarda pas à voyager. Les missionnaires européens, subjugués par sa réputation miraculeuse, emportèrent des répliques à travers le monde. Parmi eux, un moine portugais du nom d’Antonio de Desterro Malheiros qui, en 1754, se retrouva pris dans une violente tempête au large du Brésil. Pris de panique, il invoqua la Vierge de Copacabana et promit de lui ériger une église s’il survivait.
Miracle ou coïncidence, la mer se calma et le moine accosta sur une plage de Rio de Janeiro. Fidèle à sa promesse, il fit construire une église dédiée à Notre-Dame de Copacabana. C’est ainsi que le nom d’une ville bolivienne, née sur les rives du lac Titicaca, devint celui d’une plage brésilienne bordant l’Atlantique.
Si l’église d’origine a disparu, remplacée par un fort militaire, l’empreinte de cette histoire singulière demeure vivace. En 1943, la Bolivie a offert au Brésil une réplique de la Vierge noire en signe de reconnaissance. Aujourd’hui encore, la plage de Copacabana est un symbole de fête, de musique et de culture, mais aussi un héritage inattendu d’une croyance venue des hauteurs andines.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Mado Coly.
Mis en ligne : 09/02/2025
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