Après une accalmie relative durant les fêtes de l’Aïd, les protestations, inédites depuis une décennie, ont refait surface sur les campus d’Istanbul, d’Ankara et d’autres villes turques. Dans un récent article, le Washington Post dresse un état des lieux de ces événements récents.
Le journal s’interroge sur la capacité de l’opposition à capitaliser sur cette mobilisation populaire : « La véritable question pour les opposants au régime est de savoir comment convertir cette dynamique de rue en une force politique capable de mobiliser l’électorat ».
Bien que la prochaine présidentielle soit prévue pour mai 2028, les adversaires du président Recep Tayyip Erdoğan font déjà face à un défi de taille. Le Washington Post souligne que « l’opposition est morcelée entre tendances pro-kurdes, centristes, nationalistes et de gauche, souvent en désaccord les unes avec les autres depuis des années ».
Le parti du maire d’Istanbul, à la fois laïque et centriste, ambitionne de fédérer ces courants autour d’une alliance stable, note le journal américain. Selon un sondage récent, ce parti obtiendrait 37 % des intentions de vote, dépassant le parti islamo-conservateur d’Erdoğan, crédité de 30 %. Reste cependant une grande inconnue : l’attitude du parti pro-kurde. Celui-ci est confronté à une équation délicate depuis l’arrestation du maire d’Istanbul, survenue trois semaines après qu’Abdullah Öcalan, chef emprisonné du PKK, a exhorté ses partisans à déposer les armes.
« Le parti pro-kurde est aujourd’hui pris entre deux feux », écrit le Washington Post, car un soutien trop affirmé à l’opposition pourrait compromettre le fragile processus de paix en cours. Cette situation se complique dans un contexte où l’armée turque poursuit ses opérations contre les bases du PKK en Irak, tandis que les Kurdes de Syrie, affiliés au mouvement, conservent une trêve précaire avec le régime syrien.
Outre-Atlantique, la Maison Blanche a discrètement remplacé son portail d’informations sur le Covid-19 par un site promouvant une version controversée des origines de la pandémie. Le site gouvernemental Covid.gov, qui offrait des informations sanitaires et permettait de commander des tests, redirige désormais vers une page baptisée « lab leak » (fuite de laboratoire), mettant en scène une caricature de Donald Trump au centre.
Le New York Times rapporte que cette nouvelle page affiche une image satellite de Wuhan, en Chine, lieu d’apparition initial du virus. L’Institut de virologie de Wuhan, souvent pointé du doigt par les partisans de la théorie de la fuite de laboratoire, y est mis en évidence. Pourtant, comme le rappelle le quotidien, cette hypothèse est largement critiquée, aussi bien par la communauté scientifique que par la Chine et même la CIA.
« Selon les recherches actuelles, la transmission du virus proviendrait plus probablement d’animaux vendus illégalement sur un marché local », explique le New York Times, qui dénonce au passage une politique systématique de l’administration Trump visant à faire disparaître des sites d’information publique sur la santé, notamment ceux traitant du changement climatique ou des droits LGBT.
En France, le journal Libération dresse le portrait de l’entourage restreint du président Emmanuel Macron, qu’il décrit comme de plus en plus isolé. Il ne resterait autour de lui qu’« une petite vingtaine » de collaborateurs, principalement dévoués à sa communication et à sa sécurité. « Ce ne sont pas ceux qui ont été usés ou déçus par l’exercice du pouvoir. Eux sont restés, par conviction, parfois par intérêt ou par loyauté », écrit Libé.
L’article revient également sur les événements marquants de la dernière période du quinquennat, de la dissolution parlementaire manquée à l’élection de Donald Trump aux États-Unis, en passant par les tensions internes au sommet de l’État. Ce récit met en lumière la solitude croissante du chef de l’État à l’approche d’une fin de mandat encore pleine d’incertitudes.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 19/04/2025
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