Déjà épinglé le mois précédent pour une faille dans la gestion d’informations sensibles, Pete Hegseth, secrétaire américain à la Défense, fait une nouvelle fois l’objet de critiques, rapporte le New York Times. On savait qu’il avait partagé des plans d’attaques américains classés confidentiels sur une conversation Signal, dans laquelle figurait par erreur le rédacteur en chef de The Atlantic.
Le quotidien révèle aujourd’hui qu’il a également diffusé ces mêmes informations dans un autre groupe Signal, comprenant cette fois-ci son épouse, son frère et son avocat. « Aucune de ces personnes n’avait de raison légitime d’accéder à des données opérationnelles concernant une mission militaire en cours », souligne le New York Times. Cette nouvelle révélation, ajoute le journal, « soulèvera à coup sûr de nouvelles interrogations sur sa rigueur en matière de sécurité ».
Le Wall Street Journal rapporte quant à lui que plusieurs responsables du ministère de la Défense, récemment remerciés ou ayant démissionné, dénoncent un climat délétère. Selon eux, « le Pentagone traverse une période de désorganisation extrême, proche du chaos ». Certains n’hésitent plus à réclamer la démission de Pete Hegseth.
Le New York Post précise notamment que John Ullyot, ancien principal porte-parole du Pentagone, a quitté ses fonctions la semaine dernière. Il a qualifié les récentes semaines de « cauchemar » et a affirmé que « le président Trump mérite un secrétaire à la Défense plus compétent ».
Du côté des démocrates, la réaction ne s’est pas fait attendre. Le Monde indique depuis Paris que l’opposition reproche à l’administration Trump une gestion trop légère de la sécurité nationale, mettant en danger des vies américaines. Chuck Schumer, chef de file des démocrates au Sénat, s’est exprimé sur le réseau X : « Les révélations se multiplient. Nous découvrons encore comment Pete Hegseth a mis en péril la vie de nombreux Américains. Et Trump, trop faible, refuse de le renvoyer. Il est temps qu’Hegseth soit démis de ses fonctions. »
Le Washington Post dévoile une autre affaire de fuite d’informations sensibles. Cette fois, il s’agit de documents liés à la Maison Blanche qui ont été partagés par erreur avec des milliers de personnes via un dossier Google Drive. Ce contenu potentiellement classifié aurait été mis en ligne il y a plusieurs années par des employés des services généraux de l’administration fédérale, sans que cela n’alerte personne. Cette négligence est imputée à la fois à l’administration Trump et à celle de Joe Biden.
Par ailleurs, Emmanuel Macron a entamé ce lundi une tournée de cinq jours dans l’océan Indien, avec une première escale à Mayotte. Il se rendra ensuite à La Réunion, puis à Madagascar et à Maurice.
Le Parisien note que le président revient sur un territoire durement touché par le cyclone Chido en décembre dernier. Attendu de pied ferme par la population et les élus locaux, il devra répondre aux attentes concernant des chantiers en panne. Le journal souligne que « le chef de l’État pourrait retrouver la même frustration et la même exaspération qu’il avait rencontrées il y a quatre mois. » Malgré l’instauration d’une loi d’urgence en février, l’accès à l’eau, à l’électricité et aux réseaux de télécommunication reste chaotique.
« Les habitants sont à bout, ils ont tout perdu », témoigne Kadafi Attoumani, directeur territorial de la Croix-Rouge à Mayotte. « Ils attendent du président des actes concrets et un réel changement dans leur quotidien. »
Le Figaro s’inquiète de la situation dramatique de l’archipel, exposé à une série de crises : catastrophes naturelles, pauvreté persistante, tensions communautaires et montée du narcotrafic. Quatre mois après le cyclone Chido, qui a causé quarante décès, l’île semble à bout de souffle. Le journal estime que la réforme du droit du sol, trop timide selon lui, ne suffira pas à endiguer l’immigration incontrôlée en provenance des Comores et du continent africain.
« Emmanuel Macron reconnaîtra-t-il l’ampleur de la crise ? », s’interroge le quotidien. Le Figaro craint que le 101e département français ne s’enfonce davantage dans la détresse. À La Réunion voisine, frappée par une nouvelle épidémie de chikungunya, l’inquiétude monte. Près de 30 milliards d’euros sont consacrés chaque année aux territoires ultramarins, mais pour le journal, ce dont la France d’outre-mer a besoin aujourd’hui, c’est avant tout d’une véritable vision politique.
Article écrit par : Jean Lazare Ndiaye.
Mis en ligne : 21/04/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
