Donald Trump vient une nouvelle fois de franchir la ligne rouge : se vantant d’avoir « sauvé » l’ayatollah Ali Khamenei d’une « mort affreuse » et affirmant avoir infligé « une raclée » à l’Iran, il a déclenché la riposte outrée d’Abbas Araghchi, chef de la diplomatie iranienne. À travers ces propos empreints de mépris, Trump montre un visage impérialiste et condescendant qui alimente les tensions internationales et sape les efforts diplomatiques.
Depuis le retrait unilatéral des États‑Unis du JCPOA en 2018, les sanctions économiques ont étouffé l’économie iranienne et porté atteinte à la santé de millions de civils. Loin de freiner Téhéran, cette « pression maximale » a relancé l’enrichissement d’uranium et poussé l’Iran dans les bras de la Russie et de la Chine. Aujourd’hui, après douze jours de combats Israël‑Iran et des frappes américaines limitées, Trump adopte de nouveau la posture du matamore, suspend les discussions sur les sanctions et clame sa toute‑puissance.
Qualifier un peuple de 85 millions d’âmes de « vaincu » et s’auto‑ériger en sauveur de son guide suprême est plus qu’une provocation : c’est une insulte préméditée qui détruit le peu de confiance indispensable à toute négociation. La réponse mesurée mais ferme d’Araghchi, « le respect engendre le respect », rappelle que la diplomatie n’est pas une cour de récréation. Pendant ce temps, Washington peine à convaincre même ses alliés de la cohérence de sa stratégie moyen‑orientale.
Escalade assurée : L’histoire récente prouve que les menaces publiques durcissent les positions adverses. Lorsqu’en 2017 Trump traitait Kim Jong‑un de « Rocket Man » et promettait de « détruire totalement la Corée du Nord », Pyongyang a répondu par des essais balistiques plus nombreux.
Sabotage de la diplomatie : Les négociateurs iraniens ne peuvent pas rentrer dans une pièce en paraissant capituler devant l’ennemi juré. Humilier l’ayatollah revient à torpiller toute issue diplomatique et à renforcer les ultraconservateurs de Téhéran.
Perte de crédibilité internationale : Des études académiques récentes démontrent que la virulence verbale de Trump a dégradé l’image des États‑Unis, faisant chuter les indices de confiance dans plusieurs enquêtes transatlantiques.
Conséquences humanitaires : Les sanctions brandies comme bâton politique aggravent les pénuries de médicaments et frappent les plus vulnérables, sans pour autant rapprocher l’accord.
De la Corée du Nord à l’OTAN, la méthode Trump repose sur l’intimidation verbale suivie de volte‑face opportunistes. S’il s’est plus tard félicité d’« amitiés » avec Kim, la péninsule est aujourd’hui plus nucléarisée que jamais. Pareillement, ses diatribes contre les alliés européens n’ont arraché que des engagements budgétaires fragiles au sein de l’Alliance. La constante ? Un capital‑sympathie américain qui s’étiole.
En traitant la diplomatie comme un ring de boxe, Donald Trump compromet la sécurité collective, nourrit le nationalisme iranien et piétine l’image des États‑Unis.
Il est impératif que les dirigeants américains, les institutions internationales et les citoyens lucides prennent leurs distances avec cette rhétorique toxique. Le monde n’a pas besoin d’un cow‑boy tweetant ses fanfaronnades ; il a besoin de négociateurs capables d’éviter la prochaine catastrophe.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ismaïl Mbaye.
Mis en ligne : 29/06/2025
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