Une menace qui hante le Sénégal : Dévaluation du franc CFA - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 23/02/2025 04:02:40

Une menace qui hante le Sénégal : Dévaluation du franc CFA

Les pays de la Zone franc pourraient être à nouveau confrontés à une dévaluation de leur monnaie, près de 31 ans après celle de 1994. Selon nos confrères, la baisse de la valeur du franc CFA est un scénario que les experts considèrent comme plausible, au regard des difficultés économiques persistantes dans la zone.

Parmi les facteurs inquiétants cités, on retrouve la lenteur de la croissance, une inflation élevée, un surendettement grandissant et des réserves de change en déclin, notamment dans la zone CEMAC.

Le déficit budgétaire du Sénégal, qui a récemment franchi le seuil des 10 % du PIB, est un autre élément préoccupant. L’économiste togolais Kako Nubukpo souligne que le franc CFA, jugé surévalué d’environ 10 %, pourrait se retrouver à nouveau sous pression.

Bien que, à court terme, une dévaluation semble exclue, la situation actuelle évoque des similitudes avec la crise de 1994. Selon lui, les critères de convergence ne sont plus respectés depuis 2021, et de nombreux pays de la zone, dont le Sénégal, connaissent des dérives budgétaires alarmantes.

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La dévaluation de 1994 avait vu le franc CFA perdre 50 % de sa valeur du jour au lendemain, entraînant une flambée des prix des produits importés et provoquant des tensions sociales. À Dakar, une vague de manifestations violentes avait éclaté, faisant plusieurs victimes. Si cette dévaluation a permis aux pays africains de redresser leurs économies, elle a également eu des répercussions dramatiques sur la population.

Aujourd’hui, un parallèle est souvent fait avec la situation de 1994, mais certains économistes pointent l’augmentation des prix des matières premières comme un facteur d’espoir. Le Sénégal, entre autres, bénéficie de l’essor de ses exportations de pétrole et de gaz. La Côte d’Ivoire et le Ghana, grands producteurs mondiaux de cacao, connaissent également des bénéfices grâce à la hausse des prix des produits agricoles.

Malgré ces signes d’espoir, le spectre d’une dévaluation plane toujours, bien que certains experts, comme Bruno Cabrillac, directeur général de la Fondation pour les études et la recherche sur le développement international (FERDI), jugent cette option improbable.

Selon lui, les banques centrales des pays concernés prennent les mesures nécessaires pour éviter une telle crise. Il rappelle aussi que plusieurs pays de la zone franc disposent d’accords avec le FMI visant à renforcer leurs réserves de change.

Dans ce contexte, une nouvelle dévaluation pourrait avoir des répercussions sociales encore plus dramatiques qu’en 1994, notamment dans un climat de tensions croissantes et de revendications souverainistes. Une telle mesure pourrait également précipiter la fin du franc CFA, une monnaie qui reste un héritage du colonialisme et dont de plus en plus de pays cherchent à se détacher.

Article écrit par : Fatoumata Diop
Mis en ligne : 23/02/2025

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Le 2025-02-23 16:54:01

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