La commune de Fimela, dans la région de Fatick, a été le théâtre d’une forte mobilisation citoyenne ce samedi. Exaspérées par près de dix années de pénurie chronique d’eau potable, les populations de cette zone rurale ont battu le pavé pour dénoncer une situation devenue intenable, pointant du doigt l’inefficacité des autorités et de la Société d’Exploitation des Ouvrages Hydrauliques (SEOH).
Vêtus de rouge symbole de leur colère des manifestants venus d’une quinzaine de villages dont Yayème, Djilor Djidiack, Ndagane, Samba Dia, Mbissel, Simal, Diofior et les îles de Mar ont marché sur environ deux kilomètres, du Centre communautaire de Youngar Croisement jusqu’au terrain municipal de Fimela. Les slogans “Ndokh lañu bëgg” (“Nous voulons de l’eau”) et “Seoh dégage” ont résonné tout au long du parcours.
Selon Abdoulaye Sène, porte-parole du Collectif pour la Défense du Patrimoine (CDP), l’eau ne coule plus dans les robinets de la plupart des quartiers. « Certains n’en reçoivent qu’un mince filet la nuit, d’autres pas du tout. Les habitants sont contraints de recourir aux charretiers pour s’approvisionner dans des puits traditionnels », a-t-il déclaré, dénonçant une atteinte grave à la dignité des populations.
Les conséquences sont lourdes : les centres de santé, établissements scolaires et structures touristiques souffrent de cette crise hydraulique prolongée, affectant gravement l’économie locale. « Certains hôtels ont même fermé leurs portes », a-t-il ajouté.
La colère populaire est d’autant plus vive que la réfection du forage de Yayème, censée améliorer l’accès à l’eau, avait fait l’objet d’un budget estimé à 1,3 milliard de francs CFA. Mais sur le terrain, aucune amélioration notable. Le CDP demande un audit rigoureux des fonds investis et interpelle directement le ministre de l’Hydraulique, Cheikh Tidiane Dièye, réclamant sa venue sur place pour constater la réalité et apporter des réponses concrètes.
« Nous n’en pouvons plus des promesses creuses. Trop, c’est trop. Ce que nous voulons aujourd’hui, ce sont des actes tangibles et durables », a martelé le porte-parole du collectif à la fin de la marche, qui s’est conclue par la remise d’un mémorandum au sous-préfet de Fimela, résumant les revendications urgentes des populations.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
Mis en ligne : 01/06/2025
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