Le récent classement de la Banque mondiale plaçant le Cap-Vert dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire supérieur est présenté comme un succès majeur. Pourtant, le vrai visage du Cap-Vert révèle des enjeux qui dépassent les simples chiffres officiels. Si l’archipel affiche une croissance remarquable et une stabilité macroéconomique enviable, il est important de s’interroger sur ce que ces indicateurs masquent réellement.
À première vue, le vrai visage du Cap-Vert semble être celui d’un pays dynamique, soutenu par un tourisme florissant et une politique économique rigoureuse. Le taux de croissance de 7,3 % en 2024 et la forte progression du secteur touristique sont indéniables.
Toutefois, cette réussite apparente repose en partie sur des facteurs externes, comme la baisse démographique qui gonfle mécaniquement le revenu par habitant. Cette réalité invite à une lecture plus nuancée du classement de la Banque mondiale.
En approfondissant, le vrai visage du Cap-Vert met en lumière des fragilités persistantes. Le pays reste vulnérable à la dépendance économique liée au tourisme et aux transferts de la diaspora, des secteurs exposés aux aléas internationaux.
Par ailleurs, le coût de la vie reste élevé pour une large part de la population, et les inégalités sociales se creusent. Ces aspects, souvent occultés dans les célébrations officielles, révèlent une économie encore loin d’être totalement résiliente.
La comparaison avec d’autres pays africains à revenu intermédiaire supérieur souligne aussi que le vrai visage du Cap-Vert n’est pas unique. Plusieurs États affichent des succès macroéconomiques semblables tout en faisant face à des défis structurels majeurs, tels que le chômage élevé et l’accès limité aux services publics essentiels. Cette situation interpelle sur la nature même de ce classement et sur la manière dont il est interprété par les autorités.
Le vrai visage du Cap-Vert est un tableau contrasté, entre progrès mesurables et défis persistants. Ce classement de la Banque mondiale, s’il est à saluer, ne doit pas masquer les réalités sociales et économiques que vit une grande partie de la population. Il appartient désormais aux décideurs cap-verdiens de transformer cette reconnaissance en développement inclusif, durable et véritablement bénéfique pour tous.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Véronique Lopez.
Mis en ligne : 07/07/2025
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