La récente opération menée par la Division spéciale de la cybercriminalité (DSC), ayant conduit à l’arrestation de trois personnes impliquées dans la vente de substances injectables non autorisées à visée esthétique, constitue une avancée majeure dans la régulation du marché des produits esthétiques. À l’heure où ce secteur informel prospère sur la détresse sociale, l’intervention des autorités montre que la santé publique reste une priorité de l’État.
Depuis quelques années, le marché des produits esthétiques est devenu un véritable phénomène au Sénégal, alimenté par les réseaux sociaux, les standards de beauté irréalistes et l’absence de régulation stricte.
La commercialisation d’injections pour grossir les fesses ou éclaircir la peau échappe bien souvent à tout contrôle sanitaire. Les arrestations récentes mettent à nu une chaîne opaque, allant de la publicité mensongère à la vente illégale, en passant par des pratiques médicales non autorisées.
À Pikine, les policiers ont découvert des seringues remplies de produits non identifiés et des flacons douteux dans les mains de personnes non qualifiées. Des injections étaient proposées à des prix pouvant atteindre 1,5 million de francs CFA. Cela illustre combien le marché des produits esthétiques attire des profits colossaux… au détriment de la sécurité des consommateurs. Heureusement, la police et l’Agence Sénégalaise de Réglementation Pharmaceutique (ARP) ont confirmé l’illégalité totale de ces produits et de leur distribution.
Dans ce contexte, l’action rapide des forces de l’ordre doit être saluée. Elle envoie un message clair : le marché des produits esthétiques ne peut plus être un espace de non-droit. En prenant le contrôle de ce segment sensible, l’État protège à la fois la santé des citoyens et l’intégrité des institutions médicales. Comparé à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, où des scandales sanitaires liés à des injections illégales ont fait la une, le Sénégal fait preuve ici d’une vigilance exemplaire.
Toutefois, l’efficacité répressive doit s’accompagner d’une stratégie de sensibilisation. Il ne suffit pas d’arrêter des revendeurs ; il faut aussi informer les jeunes, souvent les premières cibles de ces illusions esthétiques. Car tant que les réseaux sociaux continueront de faire la promotion d’un corps « idéal », le marché des produits esthétiques restera un terrain fertile pour les dérives.
L’encadrement du marché des produits esthétiques est devenu un enjeu de santé publique et de sécurité nationale. Pour que cette dynamique perdure, il faut conjuguer répression, réglementation et éducation. Protéger les citoyens, c’est aussi leur éviter de tomber dans les pièges d’un commerce qui transforme l’esthétique en poison.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ousmane Gueye.
Mis en ligne : 29/06/2025
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